Quelques images des occupations en cours dans les Universités françaises

Depuis le mois de février 2018, plusieurs étudiants, enseignants et personnels techniques et administratifs tentent de rendre visible leur opposition à la loi « ORE » en occupant leur établissement.


A Toulouse, Montpellier, Rennes, Limoges, Poitiers, Paris, etc. , ces personnes s’organisent en essayant de faire vivre une autre idée de l’Université que celle que le gouvernement entend imposer à marche forcée. Loin d’être les trublions et agitateurs décrits par certains médias et présidents d’Université souvent en mal d'arguments pour les déloger, leurs modes d’action et leurs messages évoquent en premier lieu l'imaginaire de mai 68. Des messages d’amour, d’espoir et de liberté recouvrent ainsi les murs de certaines universités aux côtés de slogans explicitement anti-capitalistes, anti-étatiques et, dans quelques cas, anti-répressifs. Outre la volonté de maintenir l'Université ouverte et de continuer à se former via l’organisation de conférences ou d'ateliers sur des thèmes variés (le monde universitaire, le droit du travail, le démantèlement des services publics, les rapports sociaux de sexe, le système carcéral, etc.), l'objectif est aussi de créer des ponts avec d'autres secteurs qui subissent également les effets politiques néolibérales (comme le secteur de la santé ou celui des transports). Dans certains lieux, comme à Tolbiac, la perspective auto-gestionnaire est aussi très prégnante comme en témoignent, par exemple,  les dispositifs mis en place par les étudiants pour répondre à la diversité des populations attirées par ce type d'expérimentation.


Ces mobilisations, finalement assez traditionnelles dans leurs formes, sont donc très difficilement assimilables aux "zones de non-droit" avec lesquelles les journalistes et les politiques voudraient les confondre. Si leur efficacité comporte nécessairement des limites, elles ont en même temps un immense mérite qui dépasse celui de la construction d'une opposition à la loi ORE. Elles rappellent qu'il existe encore aujourd'hui une jeunesse disposée à questionner "l'ordre des choses", à défaire le monde qu'on entend lui imposer, et prête à défendre la plus fondamentale de ses libertés : celle de pouvoir choisir sa vie et donc le monde qui sera le sien.


© Brice Le Gall - 2020


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