Contre la loi travail dite "XXL"

Paris, 12 et 21 septembre 2017


Détricoter de façon systématique le code du travail pour accroître la flexibilité des salariés. Pour les gouvernements de « gauche » comme de droite, tel est le remède considéré aujourd’hui comme le plus efficace pour stimuler l’attractivité des investisseurs et soit disant résoudre le chômage.


Ainsi, et alors que la loi El Khomri permettait déjà de licencier des salariés en cas de simple diminution du chiffre d’affaires ou de la trésorerie (même de quelques euros), le gouvernement Macron présente à la fin de l’été 2017 les 200 pages de ses ordonnances pour poursuivre la réforme du droit du travail.


Parmi ces ordonnances qui parachèvent le rêve technocratique d’une société enfin débarrassée de ses « rigidités » :

-le « contrat de projet », sorte de CDD hyper-flexible, sans durée préétablie, sans prime de précarité, mais avec possibilité de licenciement à tout moment.

-Le plafonnement des indemnités prud’hommales : une carte blanche aux licenciements abusifs et à la délinquance patronale.

-Le référendum d’entreprise sur initiative patronale : Une arme qui met les salariés le dos au mur pour leur imposer un projet d’accord refusé par les syndicats majoritaires.

-Le« licenciement sui generis » : Une innovation pour licencier automatiquement les salariés qui refuseraient la modification de leur contrat de travail suite à « l’accord ».


La méthode employée pour mettre en œuvre ces réformes particulièrement impopulaires n'est guère plus démocratique. Elle renvoie aux pouvoirs considérables dont dispose le président sous le régime de la 5ème République. Le principe des ordonnances, défini par l'article 38 de la Constitution de 1958, permet en effet au pouvoir exécutif de légiférer rapidement en évitant les longs débats parlementaires. Il permet aussi, à condition de faire valoir un « cas d’urgence avéré », de court-circuiter les négociations collectives avec les partenaires sociaux.


C’est principalement contre ces mesures que se mobilisèrent les 12 et 21 septembre 2017 lycéens, étudiants, salariés ainsi que quelques associations comme Attac. Les cortèges des principales organisations syndicales étaient quant à eux peu fournis, FO et la CFDT n’ayant pas répondu à l’appel de la CGT…



© Brice Le Gall - 2020


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